climatiseur en inde 2018

Pic D’émissions De CO2 En 2018 : L’Inde Et Ses Climatiseurs Au Banc Des Accusés

cop 24 2018

À la sortie de la COP24, les organisateurs ont exprimé leur satisfaction après avoir doté l’accord de Paris de 2015 d’outils pour l’application de ses dispositions.

Mais les critiques n’ont pas tardé à pleuvoir de la part des médias et des organismes environnementaux, parlant notamment de manque d’ambition des pays.

Il faut, par ailleurs, rappeler que les émissions de C02 ont atteint un nouveau record en 2018. Et parmi les principaux responsables se trouvent l’Inde et ses climatiseurs.

Un bilan alarmant

Une bonne partie des délégués présents à Katowice, en Pologne, étaient venus en connaissance de cause, mais cela ne les a pas incité à mettre plus de pressions sur leurs pairs.

En effet, en 2018, un nouveau record a été enregistré en matière d’émissions de CO2 dans le monde. Le dernier bilan datait de début décembre 2018 avec une hausse de 2,7 % par rapport à l’année 2017, à la fin de laquelle on avait aussi déjà noté un accroissement de 1,6 % par rapport à l’année précédente.

Pour avoir conscience de l’ampleur du phénomène, il faut savoir que derrière ce taux se trouvent 37 milliards de tonnes de ces rejets.

Par ailleurs, 2011, année où le monde était encore traumatisé par la crise financière de 2008, était celle où l’on a connu un pire taux, 3,1 % pour être plus précis.

L’atteinte de l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère industriel semble donc être compromise.

Qui sont les responsables ?

Un haut responsable de recherche du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement du nom de Philippe Ciais n’a pas hésité à désigner les responsables de ce fléau qui favorisent le réchauffement climatique planétaire.

De nombreuses activités humaines ont été cités. C’est le cas notamment :

  • des transports, à cause de l’utilisation du pétrole
  • du chauffage et de la climatisation, du fait du recours encore massif aux énergies fossiles
  • de la production d’énergie, sachant que certaines centrales fonctionnent encore avec du charbon ou des carburants traditionnels.
pollution de l'air à pekin

Plusieurs pays sont aussi pointés du doigt, ayant le plus contribué à la hausse de ce chiffre. C’est le cas de la Chine qui a enregistré un taux d’augmentation de ses émissions de 4,7 % en 2018. Ce qui fait oublier les progrès de ses précédentes années.

Cela ne devrait être heureusement que temporaire, selon des experts locaux, le temps que les stimuli économiques du gouvernement chinois lui permette d’atteindre ses objectifs de croissance.

Du fait du scepticisme climatique de Donald Trump ainsi qu’une météo moins clémente, favorisant l’usage massif de chauffage et de climatiseurs, les États-Unis ont enregistré une hausse de 2,5 % de ses émissions.

Le plus grand responsable reste cependant l’Inde, dont l’engouement pour les climatiseurs n’est pas encore prêt à diminuer.

Haut niveau d’émission en Inde à cause des climatiseurs

Le mauvais élève de la planète est l’Inde, qui a connu, en 2018, une hausse de 6,3 % par rapport à l’année précédente. Ce qui n’est pas étonnant dans un pays où « la folie des climatiseurs » frappe. On y compte en effet actuellement environ 30 millions de climatiseurs, et ce chiffre devrait encore augmenter dans les années qui viennent pour atteindre le milliard à l’horizon 2050.

Pourtant, on sait qu’en plus d’être très énergivores, ces appareils contribuent au réchauffement de la température à l’extérieur en y restituant la chaleur captée à l’intérieur.

De plus, on sait que l’Inde tire une bonne partie de son électricité de centrales thermiques à charbon. Certes, des efforts sont déjà déployés pour une transition énergétique vers les énergies renouvelables, mais ils restent encore très insuffisants.

vague de chaleur en Inde

Par ailleurs, dans un pays où la chaleur peut monter très rapidement à 50 °C, les foyers pensent avant tout à leurs conforts plutôt qu’à l’environnement. Il faudrait donc un miracle pour que l’Inde puisse s’engager réellement sur la voie tracée par le dernier accord sur le climat.